Le martèlement énervé des bottes de Suisse s'entendait dans toute la maison. Le neutre était très énervé et un peu sur les nerfs ce jour-là. Il devait s'absenter la journée, 2 ou 3 jours tout au plus pour une affaire délicate à régler. Il savait l'heure à laquelle il devait partir de chez lui, le lieu où il devait se rendre, etc... Mais il n'y avait personne. Absolument personne en qui il avait confiance pour surveiller sa petite sœur Liechtenstein. Étant neutre, il ne laissait personne entrer dans son pays ; de ce fait, il avait très peu d'amis. Pour dire la vérité, il passait la plupart du temps en compagnie de la petite nation. De toute façon, comment résister à sa bouille adorable ? Mais l'heure n'était pas à ça !

Vash se concentra un minimum et réfléchit. Quelqu'un de sérieux, raisonnable qui n'aurait pas des pensées peu catholiques envers Aloisa. Autriche ? Avant même qu'il ne pense à celui-ci, il l'avait rayé de sa carte. Hongrie, peut-être ? S'il s'en souvenait bien, elle vivait avec Autriche... Donc, non. Allemagne ? Aussi loin qu'il s'en souvienne, c'était quelqu'un de très sérieux et fiable. Pourquoi pas ? Mais le suisse se crispa légèrement. Allemagne avait un frère aîné, Prusse. Lui, il ne pouvait pas le cadrer, donc laisser sa petite sœur entre ses griffes... La mort plutôt que ça ! Mais s'il meurt, il n'y aura plus personne pour la protéger et...

Le blond se ressaisit en voyant l'horloge murale. C'était bientôt l'heure et il devait faire vite. Il entendit de légers pas précipités et aperçut Liechtenstein dans l'encadrement de la porte avec son habituel sourire angélique. Il n'avait vraiment pas le choix...

[***]

Le coup de fil passé chez Allemagne, les deux blonds se dirigeaient chez ce dernier dans la voiture noire du plus âgé. Les yeux toujours fixés sur le route, il commença à faire quelques recommandations à sa petite sœur adoptive. Recommandations auxquelles la blondinette répondit doucement :

-Vous devriez arrêter de vous inquiéter pour moi, Big Bruder. Ludwig est quelqu'un de très gentil dans le fond...

Il fut un temps où, bien avant qu'elle ne rencontre Suisse, elle avait vécu chez ladite Nation Allemande. C'était quelqu'un qui n'aimait pas ne rien faire, il travaillait toujours et ne faisait jamais les choses à moitié. Du moins, de ce qu'elle s'en souvenait. Elle éprouvait une profonde admiration pour lui presque autant qu'avec son grand frère. A bien y réfléchir, la blondinette aimait beaucoup ses aînés, pour ceux qui sont indépendants contrairement à elle. Dépendante de Suisse, elle avait très peu d'amis à part Autriche et son grand-frère ne la laisse jamais l'accompagner lors de conférences importantes. Quelque chose ne sortant pas de l'ordinaire, en fait...

Un peu en retard, le Suisse laissa sa sœur sur le pas de la porte de l'allemand et partit en trombe jusqu'à sa réunion. La blondinette le regarda partir jusqu'à la silhouette de la voiture disparaisse de son champ de vision avant de se retourner et de frapper à ma porte de la maison. Cela faisait combien de temps qu'elle ne l'avait pas vu ? Depuis la dissolution du Saint Empire Romain Germanique ou la fin de la Confédération Allemande ? Elle ne rappelait plus très bien...

Le grincement de la porte la fit sortir de ses pensées. On venait enfin l'accueillir.