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 There will never be a happy ending.

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There will never be a happy ending. Vide
MessageSujet: There will never be a happy ending.   There will never be a happy ending. Icon_minitimeJeu 26 Juil - 16:48

There will never be a happy ending. Elles
Kangwon, Sinŭiju, Pyongyang, Jagang, Hwanghae sud, Hwanghae nord et Kaesong

There will never be a happy ending. Eux
Pyongan nord, Ryanggang, Pyongan sud, Hamgyon nord, Hamgyon sud, Kumgang et Rasŏn
"Moi, je connais le secret de Kumgang..."

Corée du Nord, assise dans un coin du cube de béton qui servait de salle à manger, garda les yeux soigneusement fermés tandis que Pyongyang, penchée sur son oreille, murmurait ses révélations d'une voix tremblante. A peine la respiration de la jeune femme s'accéléra-t-elle comme l'une de ses filles de cœur s’apprêtait à lui vendre l'un de ses frères. Non, même pas à lui vendre comme n'importe quel capitaliste, mais à lui donner, spontanément et sans espoir de récompense, quelqu'un qui partageait sa vie, qui dormait, mangeait, parlait avec elle. Son frère.

Les lèvres de Na Yung s'entrouvrirent à peine, tant elle craignait d'effaroucher sa petite délatrice.

"Je n'écoute que toi, ma petite fleur de frangipanier.
- Kum' a trouvé un nid, mardi dernier. Avec des oisillons. Et c'est pour ça qu'il met sa part de côté et qu'il disparaît tout le temps...
- Merci, c'est tout ce que je voulais savoir, ma jolie tigronne."


Pyongyang eut un mouvement de recul effrayé lorsque Corée du Nord ouvrit brusquement les yeux et se leva. Les autres enfants, qui observaient craintivement cette sale peste de Pyongyang parler à leur mère patrie, sursautèrent - certains plus que d'autres. La jeune femme les balaya du regard puis se fixa sur Kumgang, qui pâlit légèrement. Sans un mot, elle s'approcha de lui puis le saisit par le poignet pour le traîner hors de la pièce. L'enfant ne tenta même pas de se dégager. Arrivée sur le perron, Na Yung le saisit par le col et le plaqua contre un mur, lui appliquant son avant-bras sur la gorge pour gêner sa respiration.

"Il paraît que tu t'es trouvé des enfants adoptifs, Kumgang ?"

L'enfant blémit encore mais tenta de faire front.

"Oui, un... un nid... Y a trois petit moineaux dedans...
- Je ne me souviens pas de t'avoir autorisé les animaux de compagnie, mon rat.
- Je... je... T'étais tellement occupée... Comme t'as pas beaucoup de temps à nous accorder, j'ai pensé que...
- Putain, je rêve... Je les loge, je les nourris, je les protège, je les éduque et ces petits cons trouvent encore que je ne leur accorde pas assez de mon temps..."


Na Yung le saisit aux épaules et le poussa dans l'obscurité sans ménagement, indifférente au bruit de chute et au gémissement étouffé qui suivit son geste.

"Va chercher ton nid de vermine. Je te donne cinq minutes."

Un silence de plomb s'abattit sur la pièce, qui ne fut brisé que par les halètements de Kumgang lorsqu'il revint quelques minutes plus tard, tenant dans ses bras une boîte de carton gris remplie de charpie d'où sortaient des piaillements exigeants. Intriguée, la jeune femme lui prit des mains puis écarta du bout des doigts les lambeaux de tissu pour observer les oisillons.

"Bon, je vais les donner à Mugunghwa.
- Non !"


Instinctivement, Kumgang saisit le poignet de Na Yung pour lui faire lâcher prise et un long soupir de surprise parcourut la salle, chacun retenant sa respiration. Corée du Nord abaissa lentement le regard vers les deux mains menues posées sur son avant-bras puis, incrédule, regarda l'enfant dans les yeux.

"Tu m'as dit 'non', bébé tigre ?"

Avant qu'il ait pu souffler un mot, Na Yung laissa la boîte tomber au sol pour le saisir par la nuque et lui assena un coup de genou dans les flancs qui le fit chuter en arrière.

"Tu m'as dit 'non', petit serpenteau ?"

Avec un geignement de douleur, Kumgang se recroquevilla sur lui-même, protégeant sa tête de ses bras par réflexe. Avec un sifflement de dégoût, Na Yung glissa le bout de sa botte sous son ventre pour le retourner et l'obliger à la regarder dans les yeux.

"Tu m'as dit 'non', Kumgang ? Parce que je ne veux pas que tu perdes ton temps à des conneries comme élever des piafs ? Tu remets en cause mon autorité ? Tu penses que j'ai tort ?"

Comme ses gémissements persistaient, Corée du Nord soupira profondément.

"J'ai jamais pensé que je perdais mon temps avec vous tous mais là..."

Laissant un silence lourd de sens clôturer sa phrase, elle se détourna, s'accroupit et ramassa les jeunes oiseaux pour les remettre dans la boîte qui s'était renversée.

"Je te laisse le choix, petit con. Soit je les donne à Mugung', qui en fera ce qu'il voudra aussi longtemps qu'il le voudra, soit tu leur assures une mort rapide et raisonnablement douloureuse."

Tentant courageusement de retenir ses larmes, le petit garçon se redressa en se serrant les côtes avec une grimace. Son regard désespéré ne parvint pas à faire fléchir celui de Corée du Nord qui le scrutait froidement et ce fut lui qui finit par baisser les yeux, faisant lever au ciel ceux de sa mère patrie.

"Et lâche, par-dessus le marché." ajouta Na Yung avec une cruauté calculée qui fit trembler de honte Kumgang. Comme il n'ajoutait rien, elle se détourna, oisillons en main et appela d'une voix forte :

"Mugunghwa !"

Comme le petit, à nouveau, esquissait un geste de révolte, Corée du Nord, agacée, le repoussa sans ménagements d'un coup de botte.

"Trop tard, pedzouille. T'avais une dernière responsabilité à prendre avec tes piafs et t'as préféré regarder ailleurs."

Un souffle bas et rauque fit frémir l'atmosphère à ce moment-là, détournant l'attention de Corée du Nord qui se tourna vers la porte où apparut un tigre athlétique. Un pas après l'autre, il s'avança dans la pièce, prenant soin d'effleurer chaque enfant au passage, se glissant contre l'un ou plantant son regard jaune et cruel dans celui d'un autre.

"Tu m'as appelé, petite ?
- Kumgang t'a trouvé ça."
résuma Na Yung en caressant affectueusement la tête de l'énorme félin. Celui-ci renifla et saisit la situation d'un regard puis regarda la jeune femme d'un air énamouré avant de plonger son museau dans la boîte d'où il sortit un oisillon paniqué dont il ne fit qu'une bouchée avec un murmure de plaisir. Mâchonnant bruyamment, Mugunghwa tourna son regard faussement débonnaire vers l'enfant qui, choqué, ne parvenait même plus à émettre un son.

Laissant la boîte à la portée du tigre, Na Yung fit glisser sa main sur la joue humide de Kumgang, lui couvrit les yeux un instant puis le força à détourner la tête. Plongeant son regard dans le sien, elle sourit légèrement.

"Pour larmoyer il faut des yeux et pour chouiner il faut une langue. Si tu ne te calmes pas tout de suite, je m'assurerais que tu n'aies plus les capacités physiques de faire ni l'un ni l'autre."

Il fallut encore une bonne vingtaine de minutes à Mugunghwa, qui profitait de la situation, pour faire définitivement taire les oisillons restant et, le cœur soulevé de dégout, les plus jeunes ne s'attardèrent pas, abrégeant la fin de la soirée.

"Yeonpyeong, petit salopard."

Les jumelles à la main et perchée à une dizaine de mètres du sol, Na Yung suivait du regard l'un de ses prétendus neveux faire sa gymnastique matinale. Enfin, gymnastique matinale... D'où était placée Corée du Nord, ça semblait plutôt être un entraînement militaire et elle était bien placée pour le savoir, elle qui avait interrompu sa ronde de 7km baptisée "promenade matinale" pour observer ce que faisait Yeonpyeong.

Levée depuis une vingtaine de minutes, elle allait prendre du retard dans son planning si elle ne prenait pas rapidement une décision à propos de la présence de Yeonpyeong à cinq minutes de marche de chez elle. D'autant qu'il n'était pas seul mais accompagné d'un groupe de personnes, vraisemblablement des militaires en civil. Pouvait-elle prendre le risque de les laisser vaquer à leurs occupations, si près de sa maison, à une heure où les petits dormaient encore ?

La jeune femme s'accroupit puis se plaça à califourchon sur la branche où elle s'était perchée et assura son équilibre, les jambes serrées. Elle resta immobile un instant, se mordillant l'ongle du pouce puis jeta un regard en bas, où Mugunghwa avait décidé d'écorcer toute la base de l'arbre. Revenant à son sujet d'observation, elle glissa la main le long de la bandoulière qui retenait son fusil d'assaut, un AK 59, plus léger et doté d'une plus longue portée que son aîné, et en déplia la crosse avant d'y emboîter un nouveau chargeur. Un nouveau regard furtif au tigre alerté par les bruits métalliques et elle déverrouilla la sécurité pour placer l'arme en mode semi-automatique.

Pas de chance pour Yeonpyeong et ses petits camarades : non seulement ils étaient encore là, dans l'une de ces zones à risques revendiquées à la fois par Yong Soo et par Na Yung mais en plus celle-ci n'avait qu'un fusil d'assaut comme arme et ce n'était pas le genre d'armes réputée pour sa précision. Elle allait donc devoir viser dans le large de la cible : le torse. Le temps de fixer le silencieux... Ils étaient toujours là ? Ils n'avaient toujours pas remarqué sa présence ? Ils l'avaient donc bien cherché. Le temps de parcourir le groupe du regard pour décider de l'ordre des tirs puis d'aligner la première cible et le ménage commença.

"Sud-coréens de merde."

Quelques minutes plus tard, Na Yung se faufila le long du tronc jusqu'au sol où l'attendait le tigre.

"Tu t'es bien amusé, petite ?
- Ce n'est pas un jeu, Mugung.
- Je t'ai entendu ricaner jusqu'ici... Tous morts ?"


Na Yung le fixa un instant puis détourna le regard avec un semblant de sourire et lui caressa affectueusement la tête, ce qui lui arracha un pseudo ronronnement.

"Je n'ai laissé que Yeonpyeong hors de mon viseur. Il reste mon neveu, après tout.
- On va vérifier s'ils sont bien morts ?
- Et les achever ? Au prix des chargeurs ? Ce serait gâcher."


La jeune femme leva les yeux au ciel puis regarda ses mains pleines de poils roux. Elle avait déjà complètement oublié l'incident de la veille au soir et n'en gardait qu'une vague impression de méfiance vis-à-vis de Kumgang et l'attentat sur Yeonpyeong estompait déjà ce sentiment.

"J'ai eu l'impression que Yeonpyeong s'était pris une balle perdue malgré moi. Je pense que lui, ça voudrait le coup de le chercher."

Côte à côte, Na Yung et Mugunghwa sortirent à découvert, à travers les broussailles, plus détendus qu'ils n'en avaient l'air, fouillant les alentours du regard. Ils avaient assez d'expérience de ce genre de coups fourrés pour savoir que la plupart des autres nations mettait un point d'honneur à agir avec élégance et justice. Aucun risque donc qu'ils se fassent prendre en traîtres tant qu'ils ne s'en prenaient ni aux paranos hypocondriaques du genre d'Etats-Unis ni à leurs semblables, les Etats voyous.

Yeonpyeong, dès les premiers tirs, avait eu le réflexe de se dissimuler. A quoi bon rester à découvert dans la ligne de tir d'un sniper invisible quand la moitié déjà de vos compagnons est étendue dans une mare de sang ? Cela n’empêcha pas une balle en mal d'aventure de lui transpercer la cuisse quelques poignées de secondes plus tard mais au moins était-il sûr qu'il ne s'agissait que d'un incident et pas d'un tir volontaire. Paniqué, il ne sut que faire jusqu'à ce qu'il vit une paire de bottes et quatre grosses pattes rousses passer devant le fourré où il s'était glissé puis revenir sur leurs pas.

A travers la mince ligne qui séparait le feuillage du sol, Yeonpyeong vit un museau pâle et carré surmonté d'une truffe noire s'enfoncer dans l'herbe, renifler et finalement émettre un grognement indistinct. Hypnotisé, le sud-coréen entr'aperçut la paire de bottes revenir sur ses pas, s’arrêter, puis une main gantée de noir écarta les basses branches, révélant Na Yung.

"Yeonpyeong, mon cher neveu. Mugung', sors-le de là."

Sans souci des broussailles, le tigre progressa jusqu'au blessé puis le saisit à l'épaule avec la douceur d'un étau pour le traîner à découvert malgré ses gestes de défense. A quelques mètres de sa cachette, Mugunghwa lâcha sa prise puis toussa à deux ou trois reprises.

"Tu devrais laver ton uniforme plus souvent, gamin."

Le blessé lança un regard dégoûté à l'animal puis à sa 'tante' tout en maintenant ses deux mains sur sa jambe.

"Vous nous avez tiré dessus ?"

Le regard qui lui adressa Corée du Nord montrait qu'elle doutait clairement de leur filiation, tout à coup.

"J'suis pas payée assez cher pour répondre à des questions aussi connes. Qu'est-ce que tu foutais ici, mon petit Yon-yon ?
- Un simple exercice d'orientation !
- Sur mon terrain ? Dans mon pays, ça s'appelle de l'espionnage.
- Jusqu'à la borne 57, nous sommes chez Corée du Sud !
- Faux, jusqu'où je peux faire couler le sang, nous sommes chez moi."


Comme il grognait une série d'injures, Corée du Nord, les pupilles rétrécies, s'accroupit à son côté et posa une main sur son épaule.

"Toi et les autres débiles du sud, vous me haïssez, n'est-ce pas ? Pour ce que je vous fais ? Je n'ai rien à y redire. Parce que vous allez m'aimer pour les même raisons. Quand je serais tout ce qu'il restera entre les occidentaux et vous... Ce que vous appelez dureté, cruauté, acharnement, sévérité... Vous les appellerez des qualités."

Son regard un peu fou se planta dans celui, terrorisé, de Yeonpyeong et le regarda sans le voir.

"Du reste, j'ai un message pour mon cher Yong Soo."

Les yeux écarquillés d'horreur, le sud-coréen vit la sœur de son boss se pencher sur lui puis sentit ses lèvres se presser contre les siennes. Leur toucher froid lui donna la nausée et, quand elle se dégagea avec indifférence, Corée du Sud remarqua sur son uniforme une tache sombre qui s'élargissait. D'épouvante, Yeonpyeong s'était oublié.

A peine le regard de Mugunghwa eut-il croisé celui de Na Yung que les deux compagnons, sidérés, furent pris d'un fou rire. Ce naze s'était fait dessus ! Radieuse, la jeune femme dut s'appuyer sur le dos du félin pour se remettre debout malgré son fou rire.
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