Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent.
♠♥ CARACTERE :Violente et impulsive : son comportement peut sembler illogique à un tiers mais toutes les actions de Na Yung sont réfléchies et tendent à un but déterminé.
Possessive et protectrice : Corée du Nord a un instinct territorial extrêmement développé et a horreur de partager ce qu'elle considère comme lui appartenant (et elle considère comme siennes beaucoup de choses). Cela la conduit à traiter abusivement ses villes, provinces, régions, à qui elle nie toute individualité ou autonomie.
Solitaire et opportuniste : Na Yung n'aime pas la foule ni les rassemblements, sauf s'il s'agit de faire démonstration de sa puissance. Elle évite les rencontres autant que possible et déteste faire face aux gens ou les regarder dans les yeux. En revanche, elle attaque dans le dos sans aucun problème. En dehors de ceux qu'elle considère comme siens, les autres pays n'ont de valeur pour elle qu'en fonction de leur utilité ou de leur dangerosité.
Égocentrique et conservatrice : Corée du Nord est nationaliste et raciste et le revendique. Fervente adepte de l'eugénisme, elle adapte "un esprit sain dans un corps sain" en "un peuple sain dans un pays sain".
Manipulatrice et manipulable : ayant une très mauvaise opinion d'elle-même mais une encore pire des autres pays, Na Yung les méprise et les prend de haut. Ne reculant que devant peu de choses pour arriver à ses fins, elle ne ressent pour eux ni empathie ni remords vis à vis de ce qu'elle leur a fait ou fera. Pourtant soucieuse de l'image qu'elle donne et de ce qu'on pense d'elle, elle aménage la réalité à sa guise et considère l'hypocrisie comme strictement nécessaire. Elle fera ce qu'il faut pour s'en sortir et la morale n'a rien à faire dans des questions de survie.
Sérieuse et réactive : l'inactivité lui pèse toujours rapidement et Corée du Nord préfère largement agir que parler. N'étant ni délicate ni difficile, elle s'adapte sans difficultés et ne rumine pas longtemps le passé. Elle a d'ailleurs une mauvaise mémoire.
Indifférente et renfermée : Na Yung a du mal à éprouver des sentiments profonds, hormis quelques rares exceptions, telles qu'envers Kim Il-Sung, et ses émotions restent le plus souvent superficielles. Un peu de pitié, un peu d'amusement, un peu de colère... Puis elle revient presque aussitôt à son détachement habituel.
♠♥ PHYSIQUE :Corée du Nord n'est pas très grande (un bon 1m65) et assez terne. Sa chevelure, fine et très sombre, est surtout remarquable par sa longueur et met en valeur ses yeux d'un noir d'encre. Grands et en forme de prune, selon les canons de beauté en vigueur chez elle, ceux-ci pourraient être admirables s'ils étaient un peu plus expressifs et moins froids et calculateurs. Sa peau pâle et ses lèvres fines font d'elle l'archétype de la discrétion. Morphologiquement, elle est d'une minceur à la limite de la maigreur et dotée d'une ossature fine. Malgré sa sous-alimentation permanente, elle est parvenue à se hisser au rang de 4e armée mondiale grâce à sa musculature sèche et endurante qui fonctionne parfaitement avec le peu de nourriture qu'elle parvient à se procurer.
Sa peau trop fine et trop pâle est couverte de nombreuses cicatrices qu'elle dissimule sous ses vêtements. On notera particulièrement une cicatrice de brûlure ronde à l'intérieur de son poignet droit, comme si quelqu'un y avait éteint son mégot de cigarette, et deux autres lésions dans son cou, une sous chaque oreille, comme si un animal l'avait saisie à la gorge.
Elle possède également plusieurs tatouages, dont les gardiens des tombeaux des quatre points cardinaux : la tortue noire du Nord sur la nuque, le tigre blanc de l'Ouest sur l'omoplate gauche, le dragon bleu de l'Est sur la droite et le phénix rouge du Sud dans la chute des reins.
Ordinairement, cette terroriste en puissance se déplace en rasant les murs et garde les yeux baissés. Comme les tigres, elle a horreur de faire face aux gens et se déplace silencieusement, par réflexe. Hors de chez elle, elle ne prendra pas volontiers la parole en public.
Corée du Nord s'habille de façon plus militaire que féminine : un treillis kaki, un débardeur noir et des chaussures de marche lui suffisent. Ajoutez à cela ses cheveux rassemblés en un ou deux chignons faits à la va vite et d'où s'échappent des mèches folles, sa besace de cuir fatigué remplie du kit du parfait petit terroriste et son mépris souverain du "confort capitaliste petit bourgeois" (Du gel douche ? Du savon ? De l'eau chaude ? Peuh, rien ne vaut cinq minutes d'ablutions dans une source d'eau glacée où viennent se désaltérer les tigres !).
Dans les grandes occasions pourtant, la jeune nation n'hésite pas à mettre le paquet pour donner le change aux autres pays. Qui croirait qu'elle meure de faim, lorsqu'elle assiste aux cérémonies officielles, gracieuse et distante, des fleurs de prunier et d'hibiscus dans les cheveux et vêtue de hanboks de soie brodée ?
Elle porte, tantôt au poignet tantôt au cou, une chaîne d'acier inoxydable à laquelle est fixée une capsule cylindrique qu'elle a le tic de mordiller.
Enfant, Corée du Nord avait une voix aiguë et nasillarde, assez peu agréable à entendre, qui deviendra plus douce et plus posée avec le temps. Claire et fraîche, très basse et un peu rauque, elle se limite à un murmure discret la plupart du temps.
Ah oui, n'oublions pas sa mèche de cheveux rebelles, semblable à celle de son frère. Par contre, inutile de la chercher des yeux, elle la camoufle soigneusement au milieu des autres, n'étant pas du genre à faciliter l'accès à ses points faibles, surtout de type érogènes. Imaginez qu'en pleine agression sa victime lui attrape la mèche... Impensable.
♠♥ HISTOIRE :918
Silla, fatiguée, n'arrivait plus à tenir les micro états. Trop jeunes, ils ne pensaient qu'à se battre et à jouer. Trop nombreux, elle ne pouvait tous les avoir à l’œil. A peine empêchait-elle l'un d'envahir l'autre qu'un troisième écrasait son frère de taxes et d'impôts. Aussi, débordée, elle ne se rendit compte de la menace que représentait Goryeo que lorsque celui-ci la mit proprement dehors et unifia la péninsule. Malheureusement, ses nombreux frères et sœurs lui posèrent les mêmes problèmes qu'à Silla et bientôt les questions de politique intérieure l'accaparèrent entièrement, l’empêchant de vérifier ce qui se passait chez ses voisins Chine, Mongolie ou encore Japon.
1392
Occupation mongole, invasion de rebelles chinois, pirates japonais, assassinat du roi... Chine refusait de restituer la Mandchourie et, en échange d'un 'loyer', laissait Mongolie occuper la péninsule. Excédé, le général Yi Seonggye prit Yong Soo sous un bras, Na Yung sous l'autre, renversa la dynastie Goryeo et installa la Joseon à la place.
1418
Alarmée par le silence, Na Yung regarda autour d'elle. Elle ne se souvenait pas d'avoir été aussi tranquille depuis longtemps. Plus de Mongolie, plus de Chine, plus de Japon. Un roi qui, pour la première fois, était monté sur le trône sans massacrer ses frères et sœurs. Un nouvel alphabet. Le début de l'âge d'or coréen.
1894
"Désolé Yao."Na Yung cessa de tirer sur la ceinture de Yong Soo, et rejoignit Taïwan qui, intriguée, observait Chine et Japon. Ce dernier avait sorti son sabre, chose rare, et, attirée par l'éclat de la lame, la future Corée du Nord s'approcha avec un babil de ravissement. Un instant plus tard, elle se retrouvait dans les bras de Japon en compagnie de Corée du Sud et Taïwan.
"Dites 'Au revoir et merci, Chine'."1910
Na Yung s'efforça de déchiffrer le document qu'elle avait sous les yeux en essayant de ne pas tenir compte du regard pesant de Japon.
"Une fusion nippo-coréenne ?"L'enfant chercha le regard de son frère puis celui de Japon.
"Mais on est déjà un protectorat depuis 1905, aniki. T'avais dit qu'on serait juste alliés militaires..."L'expression de leur tuteur lui fit rebaisser la tête. Bon, ils allaient le signer, son document, pas la peine de la regarder comme ça... Mais vraiment, elle n'y pouvait rien, les lettres dansaient devant ses yeux et elle n'arrivait pas à le lire correctement et lisait 'annexion' au lieu de 'fusion'.
1932
"Tu commences à avoir les cheveux très longs. fit pensivement Taïwan en achevant de peigner la chevelure de Corée du Nord.
Tu les as jusqu'à la taille maintenant. Il est peut-être temps de les couper, non ?
- Une femme doit avoir les cheveux longs, c'est comme ça. soupira Na Yung.
- On dit aussi qu'une femme ne doit pas avoir de cicatrices, pourtant, t'en as des tonnes da-ze. fit remarquer Yong Soo en cessant d'écrire.
- Tu pourrais au moins les relever. Ça ne te gène pas, qu'ils pendent comme ça ? J'ai des pics et des barrettes, si tu veux."Les deux Corées la regardèrent bizarrement.
"Elle est célibataire, elle doit avoir les cheveux détachés. Ensuite son mari les lui relèvera et lui seul aura le droit de les voir dénoués.
- Autant dire qu'on n'est pas près de me voir avec les cheveux attachés." grimaça Na Yung avec dégoût.
1945
Na Yung releva la tête et, comme les bruits de pas se rapprochaient, se remis debout en s'assurant que Pyongyang restait cachée derrière elle. Un court silence passa avant que la porte de la chambre d'où elle ne pouvait sortir ne s'ouvre, dévoilant la silhouette de Russie.
"Corée du Nord, ton nouveau Président du Comité Provisoire du Peuple vient d'arriver. J'espère que vous vous entendrez."Un jeune coréen d'une trentaine d'années s'avança dans la pièce et inclina légèrement la tête.
"Kim Il-Sung
- Im Na Yung." répondit-elle, un peu méfiante.
Ce 19 septembre 1945, Corée du Nord venait de rencontrer celui qui allait l'accompagner durant près de cinquante ans.
1948
"Les élections auraient du avoir lieu en mai mais ce n'est pas grave, ce n'est pas un peu de retard qui va empêcher la réunification." fit Na Yung d'un ton insouciant en survolant d'un revers de main la carte qu'elle et Il-Sung étudiaient depuis bientôt deux heures.
"Sœur Aînée, Sœur Aînée !"Les cris strident contraignirent Na Yung à s'intéresser à leur auteur.
"Quoi encore, Haut Hwanghae ? J'avais demandé pas de...- Corée du Sud vient de déclarer son indépendance !
- Quoi ?"Machinalement, la jeune femme saisit sa province par les épaules et le força à lui faire face.
"Qu'est-ce que tu as dit ?- Il a discuté avec États-Unis et Angleterre et il a pris un boss ! Syngman Rhee il s'appelle !"
Complètement déstabilisée, Na Yung chercha le regard d'Il-Sung. Yong-Soo et elle étaient supposés se choisir un dirigeant unique... et proclamer simultanément leur réunification. Comment... Pourquoi avait-il fait ça ?
"Il... ne m'a pas attendu ?"1953
"Tu valais mieux que ça, Haut Hwan'. Et moi aussi."Depuis que Corée du Nord s'était choisi Kim Il-Sung comme Premier Ministre, la grogne montait contre lui et sa politique. Haut Hwanghae s'était montré le plus virulent, vite suivi par son petit frère, ce gamin qui le suivait partout et le citait comme un perroquet. Puis la guerre était arrivée. Rapide, facile. Na Yung avait aisément acculé son frère. Ce traître avait choisi la partition ? Très bien, elle choisissait l'annexion. Tout était presque fini, tout était à portée de main...
Puis les Occidentaux étaient arrivés. De quoi se mêlaient-ils ? C'était une affaire entre son frère et elle, qu'ils aillent fourrer leurs grands nez ailleurs ! Et Etats-Unis... Na Yung avait alors basculé dans l'horreur. La napalm. Les incendies. Les armes biologiques. Les cadavres.
La trahison de Haut Hwanghae.
Le Beretta 951 qu'elle braquait sur l'adolescent commençait à peser lourd, au bout de son bras. 870g d'acier et d'aluminium, augmentés de 8 cartouches 9mm Parabellum.
Na Yung ouvrit la bouche pour parler à nouveau et s'aperçut que, sans s'en rendre compte, elle s'était mise à pleurer.
Deux détonations.
La main d'Il-Sung sur son épaule, réconfortante.
"Tu as fait le bon choix, ça devait être fait, Na Yung."Corée du Nord regarda ses mains, éclaboussées de sang. Une goutte glissait le long de son index. Lentement, elle la porta à ses lèvres.
1974
L'assiette de Kaesong s'envola et s'écrasa contre un mur où elle laissa une traînée jaune avant de retomber au sol dans un vacarme métallique terrible. Pétrifiée, la ville garda ses yeux baissés et ne vit pas la main de Na Yung reprendre son élan et venir s'écraser sur sa joue.
"Tous, vous sortez. Sauf toi. Et toi." siffla péniblement Corée du Nord d'une voix basse et dure en saisissant Pyongyang et Kaesong par le poignet. Avec désespoir, les deux jeunes filles virent leurs amis sortir de la salle sans même un regard en arrière.
Les pupilles fixes et légèrement rétrécies, Na Yung les colla sans ménagement contre un mur et s'accroupit pour être plus ou mois à leur hauteur. Elle leur caressa doucement la joue, semblant ne pas remarquer qu'elles tremblaient de peur.
"A une époque si lointaine que vous l'avez sûrement oubliée vivait un mien ami. Un très cher ami. Goryeo. Plus âgé. Plus rusé. Plus puissant. Je n'étais qu'une de ses provinces à cette époque. Une de ses minuscules et nombreuses et dérisoires provinces. Mais cet ami, ce très cher et très très ancien ami croyait en moi. Et en Yong Soo. Il croyait en nous plus qu'en lui-même. Il ne nous manquait que la légitimité. Et à cette époque si lointaine, on n'obtenait pas la légitimité en demandant leur avis à tous les bouseux du royaume. On l'obtenait en tuant son détenteur. Et Goryeo qui savait qu'il n'en avait plus pour très longtemps conclut un marché avec nous. Il nous donnerait la légitimité. Il nous donnerait un boss compétent. Et en échange, nous veillerions sur ses deux petites. Seogyeong et Songak. Ses deux villes. Aujourd'hui connues sous les noms de Pyongyang et Kaesong. Vous deux."1983
Birmanie, ou l'impression fascinante et inédite pour Na Yung d'avoir trouvé quelqu'un de la même race qu'elle. Son alter ego. Et cette sensation effrayante d'avoir besoin de quelqu'un, d'être dépendante. Aussi sabota-t-elle délibérément et soigneusement leur relation dès le départ, trouvant un certain plaisir à voir cette histoire qui aurait pu être belle exploser en plein vol. Profitant d'une visite de Yong-Soo chez son petit ami, elle y organisa un attentat auquel il n'échappa que de justesse. Si personne ne sut jamais qui avait commandité l'agression, Birmanie avait néanmoins sa petite idée sur la responsable et alla demander des explications à Na Yung dès ses invités mis en sécurité.
"C'étaient mes hôtes, ils étaient sous ma responsabilité." lui dit-il durement en la frappant à l'épaule pour l'obliger à reculer. Corée du Nord accepta le coup et se détourna en évitant de croiser son regard.
"Je te l'ai dit, t'es pas bien placé sur ma liste de priorités.- Pas comme ton frère ?- Pas comme sa mort." le corrigea-t-elle.
Son amant garda le silence un instant, incrédule et amer.
"Ton frère te ressemble tellement, j'ai pensé à toi pendant toute la réunion."Birmanie posa une main sur la nuque de Corée du Nord puis ferma les yeux un instant, rapprochant son visage du sien jusqu'à ce que leurs fronts se touchent. Plusieurs dizaines de secondes s'écoulèrent avant qu'il ne lâche une série de jurons et ne rouvre les yeux.
"Je t'aime, tu sais, p'tite tarée.- Je t'aime aussi, le birman.- Mais ça ne t’empêche pas de me faire passer pour le dernier des cons. Ou des traîtres. J'ai du te mettre une lame de 17cm sous la gorge pour te faire avouer que tu m'aimais, je ne te mettrais pas un SIG-Sauer sur la tempe pour que tu me le montres."Ils se regardèrent un instant, impénétrables et presque ennemis, puis, avec un léger soupir, Birmanie tendit la main. Corée du Nord esquissa un geste de défense mais il se contenta d'arracher d'un coup sec sa médaille d'identification militaire. Il la porta à ses lèvres sans quitter Na Yung des yeux puis lui tourna le dos et s'éloigna.
La jeune femme se mordit violemment les lèvres et renversa la tête en arrière, bénissant les gouttes de pluie qui coulaient sur son visage et masquaient ses larmes.
"Tu pleures ?- Non mais... mais ça fait mal, Grand Leader."1994
"Merci pour les souvenirs et..."Corée du Nord s'interrompit.
A quoi bon ? Elle ne ressentait qu'un grand vide, un silence morne et inquiétant. Il-Sung était parti, à son tour. Le dernier, peut-être le seul, à l'avoir connue telle qu'elle se voyait. A l'avoir soutenue. A travers la volte-face de Yong Soo. La trahison des Hwanghae. La guerre. La rupture avec Birmanie. La famine. La désagrégation de l'URSS et l'implosion du monde communiste. La transition capitaliste de Russie. Puis celle de Chine, même si ce dernier s'en défendait. Ils étaient restés aux côtés l'un de l'autre. Ils avaient traversé le pire et avaient su ne pas s'y arrêter. Ensemble.
"Laissons le bon vieux temps s'achever." murmura-t-elle doucement.
"Toi et moi contre le reste du monde... Ca n'aurait pas été équitable sinon, n'est-ce pas ?"Corée du Nord plaça une main devant ses yeux pour masquer ses larmes. Qu'est-ce qui valait encore la peine de vivre, maintenant ?
2000
Na Yung regarda Kim Jong-Il et Kim Dae-Jung se congratuler, comme la déclaration commune préalable en vue de la réunification venait d'être signée. Poliment, elle applaudit et se fendit d'un sourire encourageant à l'attention du président de son frère. Demain, elle se retirerait du traité de non-prolifération nucléaire et verrait sa famine endémique empirer. Demain, elle effectuerait son premier nucléaire et serait désavouée par Chine. Demain, elle tirerait sept missiles balistiques pour contraindre les États-Unis à la négociation et perdrait Jong-Il.
Un sourire factice posé comme un masque sur son visage, elle répondit presque chaleureusement aux félicitations de Yong Soo. Sa joie naïve, son innocente sollicitude... Il les perdrait comme elle avait perdu les siennes et Na Yung entendait être le pivot de cette transformation, ouvrir elle-même les yeux de cet inconscient qu'on disait être son frère sur le monde cruel et glauque où ils vivaient.
2004
Na Yung se saisit du dossier suivant. Que c'était plus simple, du temps de Il-Sung, il se chargeait de tout ! Tandis que son fils se reposait essentiellement sur elle, qui n'avait pas été éduquée et instruite à ce travail de gestionnaire qu'est le gouvernement.
"Le dossier 207 90025, Han Ryu ?- Un perturbateur, récidiviste, chrétien. Condamné l'année dernière pour avoir chanté l'hymne national de Corée du Sud, réfugié à l'ambassade de Chine qui nous l'a restitué.
- Sa famille ?- Nous nous en sommes assurés, elle est en route pour un camp de rééducation par le travail.
- Jusqu'à trois générations au-dessus et trois générations en-dessous ?"Cette fois, Han Ryu hésita.
"Sa petite-fille est enceinte.
- On ne sépare pas les familles, Han Ryu. soupira Corée du Nord.
Les chiens ne font pas des chats, les serpents ne font pas des tigres. Qu'elle aille rejoindre son grand-père et ses parents."Comme son subordonné gardait le silence, elle leva enfin les yeux du dossier.
"Tu les auras oubliés avant même qu'ils soient morts et enterrés, soit réaliste et passons au dossier suivant."2007
"Putain."Na Yung s'appuya contre le mur.
"Pourquoi tout le monde n'en a toujours que pour cet abruti ? Yong Soo par ci, Yong Soo par là... Connard !"Le poing fermé, elle frappa le mur à plusieurs reprises pour passer sa frustration, jusqu'à avoir les articulations en sang.
"Connard, connard, connard..."Le prendre à la gorge. Le mettre à genoux. Le voir terrifié et désespéré. L'entendre gémir et supplier.
"Profite, mon frère, jusqu'à ce que je vienne prendre ce qui m'appartient."2012
Corée du Nord alluma la télévision et se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche en attendant que l'image s'éclaircisse. Son attention fut rapidement captée par le poste et elle se releva d'un bond pour vérifier ses réglages.
"Mais qu'est-ce qui se passe ? Encore un coup des Occidentaux ?"Médusée, Na Yung dut se rendre à l'évidence : elle regardait bel et bien une chaîne nord coréenne. Sur le plateau de l'émission, deux comédiens en costume de personnages.
Mickey et Minnie.
♠♥ TEST RP :Bienvenue au conseil international, Corée du Nord.
Dans cette assemblée où le problème divin de la bouffe de la cantine a été résolu (voir l'article 2.4 du règlement :"Les nations anglo-saxonnes et/ou nordiques n'ont pas le droit sous aucun prétexte d'accéder au service de restauration (...)"), nous réglons par le débat et l'écoute les questions d'ordre mondial . Ainsi, tu es invité à débattre autour de la liberté d'expression avec Chine, USA et France.
Nous te souhaitons de bonnes négociations.
Assemblée, rassemblements, colloques, meetings, conciliabules, comités, négociation, conseils, pourparlers... Du point de vue de Corée du Nord, ça n'en finissait jamais... Que de paperasses ! Que de bla bla ! Et pour une fois que le reste du monde se souvenait de son existence, c'était pour l'inviter à un débat autour de la liberté d'expression avec Chine, USA et France. Voilà ce qu'elle ruminait dans la salle du conseil international, où elle était arrivée avec une bonne heure d'avance, histoire de pouvoir étudier les lieux, faisant les cent pas comme un loup en cage.
Comme elle parcourait les fenêtres du regard pour la énième fois, la porte s'ouvrit, laissant place à un grand jeune homme aux longs cheveux blonds ondulés et aux yeux bleus lumineux.
"Putain." soupira-t-elle, blasée, en posant une main sur son front. Voilà qu'elle se retrouvait coincée seule avec France. Celui-ci regarda autour de lui d'un air dégagé puis tira une chaise avec un léger rire triomphant.
"Aha, on dirait bien que je suis le premier arrivé."Il s'accouda sur la table et sortit un miroir de sa poche, s'admirant avec complaisance.
"Beau et ponctuel... Qu'ai-je fait pour mériter de recevoir tant de dons ?"Corée du Nord le regarda avec dégoût.
"Toquard. siffla-t-elle.
- Je suis quand même formidable. fit France, légèrement plus fort.
- Mauviette. fit-elle, un ton au-dessus.
- Personne ne m'arrive à la cheville. s'exclama-t-il d'un ton enjoué.
.- Pèquenaud. appela-t-elle.
- Les autres ont tellement de chance de pouvoir me fréquenter tous les jours !" cria-t-il à moitié.
C'est ainsi que quand États-Unis entra joyeusement dans la salle, fredonnant faux et fort une marche triomphale, il trouva Corée du Nord en train d'agonir d'injures France, qui avait plaqué les mains sur ses oreilles et faisait
"LALALALALALALALALALALALA" très haut.
Un instant plus tard, les trois nations étaient assises aussi loin que possible les unes des autres, évitant soigneusement de s'entre-regarder. États-Unis avait rabroué France à chacune de ses tentatives de "réchauffer l'atmosphère" et Corée du Nord s'efforçait de son mieux de les ignorer, se demandant au nom de quoi elle avait à se retrouver coincée avec ces deux sous-devs. Elle sentait son rythme s'accélérer et son sang accélérer sa course dans ses veines. Bientôt, l'action la démangerait.
Aussi Chine fit-il figure de libérateur lorsqu'il entra à son tour dans la pièce.
"Frère Aîné.- Chine, comment vas-tu ?- Hey, Chine."Une fois les salutations passées, Chine s'éclaircit la voix et lut l'ordre du jour.
"Bon, le thème du jour est donc la liberté d'expression aru.- La liberté d'expression... est l'expression de la liberté. fit réveusement France, les yeux perdus dans le vague, en faisant éclore une rose pourpre entre ses doigts.
- La liberté d'expression ! Justement, je suis le pays de la liberté. s'exclama États-Unis.
- La liberté d'expression est une futilité décadente symbole d'une mentalité occidentale exhibitionniste et individualiste ! Elle s'oppose au bien commun, qui demande de la retenue et du tact. Tout comme le parent doit empêcher son enfant d'user d'un langage malséant, notre Glorieux Camarade doit nous empêcher d'user d'une liberté d'expression folle et sans but qui errerait comme un cheval sauvage." énonça sérieusement Corée du Nord.
États-Unis se tourna vers elle avec des yeux ronds tandis que France semblait très occupé à se recoiffer en sifflotant.
"Wow, je croyais que la réunion était à 19h50, pas en 1950. C'est une relique de la guerre froide ?- Na Yung, lâche ton arme, il plaisante aru !"Débat reporté. ♠♥ AIME :Les siens : ses villes, provinces et régions, son frère, Chine, Russie et tous les pays étant ou ayant été communistes. Enfin, "aimer" est un bien grand mot, c'est plutôt qu'elle veut les absorber. Vaste programme...
La musique traditionnelle coréenne, voire celles des autres pays asiatiques. Les Chœurs de l'Armée Rouge sont son groupe préféré et leur reprise de Happy Together sa chanson favorite.
Au niveau des petites faiblesses, elle ne saurait dire non à une pipe d'opium ou à un verre d'alcool de riz ou de liqueur de lichee. Ah, et elle fume aussi.
♠♥ N'AIME PAS :Le gaspillage. On n'a pas idée de jeter des vêtements à peine troués, un peu décolorés, juste tâchés ! C'est manquer de respect au travail des camarades tisseurs et couturiers qui... bla bla bla... Bref, Na Yung n'aime pas la société de consommation sous toutes ses formes et surtout sous la forme États-Unis, ce voyou yankee impérialiste et égocentrique ! Qu'il s'étouffe, avec ses hamburgers !
De toutes les nations, seuls les anciens communistes échappent à son courroux. Tout le monde a le droit à un moment d'égarement et Corée du Nord est certaine qu'ils reviendront tôt ou tard sous le drapeau rouge.
Les gens qui ne maîtrisent pas leur émotions ou en font étalage, les faibles, les couards, les tièdes, les indécis... L'abus de biens matériels comme l'avarice ou la gourmandise.
♠♥ RELATIONS :Na Yung montre le plus grand respect à
Chine, qu'elle appelle couramment Frère Aîné ou Grand Frère, ainsi qu'à
Russie qui a le double mérite d'avoir été le premier pays communiste et de l'avoir mise en relation avec son cher Il-Sung.
Cuba et
Ukraine et dans une moindre mesure les autres pays communistes passés ou présents sont pour elle ses frères et sœurs en communisme et elle ressent pour eux une certaine affection et une solidarité indéniable.
Allemagne est le pays européen qu'elle connaît le mieux, du fait d'avoir fréquenté
RDA. Ensuite viennent
Angleterre et
Bulgarie, qu'elle tolère plus ou moins. En queue de peloton arrivent
France et
Estonie, pour qui Na Yung n'existe tout simplement pas !
États-Unis n'est pas plus proche d'elle. Pas parce qu'il l'ignore mais parce qu'ils sont toujours officiellement en guerre. Qualifiée de membre de l'Axe du Mal, sommée de se désarmer, Corée du Nord garde en travers de la gorge les massacres commis par États-Unis durant la guerre de Corée.
Birmanie accepte depuis peu de lui parler à nouveau. Le birman ayant peu apprécié qu'elle s'en prenne à ses hôtes cessa toute relation avec elle durant près d'un quart de siècle. C'est le seul pays qui a l'approbation de Chine, qui a beaucoup fait pour qu'ils se reparlent.
Japon fait partie de son flop trois, avec États-Unis et Corée du Sud, du fait de ce qu'il a fait subir à son frère (15 ans de protectorat et 35 de colonisation).
♠♥ AVATAR : Lin d'Advance Wars, parfois Marceline d'Adventure Time
♠♥ AVOIR UN GRAND FRÈRE ? [ ]OUI [X]NON
♠♥ TEINTE SOUHAITÉE : #965578
♠♥ ET AUTRES :Trois choses, encore, lui sont plus chères que la vie : son vieux livre de contes, Aru aru la peluche de tigre offerte par Chine et Mugunghwa, un tigre de Sibérie solitaire, possessif et cruel.
Elle emploie à l'occasion un langage des plus grossiers, endoctrinement militaire oblige. La tête de ses rares visiteurs étrangers lorsqu'ils voient cette fille terne saisir l'un de ses subordonnés par le col et commencer à lui aboyer dessus à grands coups de
"Putain de bordel de merde, qui m'a foutu un connard d'assisté dans ton genre dans les pattes, espèce de cul-de-sac de l'évolution ?" !
Elle a plusieurs tics de langage. Tout d'abord, elle se réfère souvent aux autres en disant le russe, le chinois, le sud-coréen... et non Russie, Chine, Corée du Sud... Ensuite, elle aime à répéter qu'
"on n'est pas des sud-coréens/des minorités visibles/des sous-devs" quand ses subordonnés se plaignent. Enfin, elle prend souvent le tigre comme exemple, métaphore ou comparaison.
Sa voix
Marceline - I'm just your problemKangwon, Sinŭiju, Pyongyang, Jagang, Hwanghae sud, Hwanghae nord et Kaesong
Pyongan nord, Ryanggang, Pyongan sud, Hamgyon nord, Hamgyon sud, Kumgang et Rasŏn
Birmanie
Hum, maintenant vous en savez un peu trop sur elle. Donc ne lui en veuillez pas.
"Une bonne nuit..."
"... et de beaux rêves."